Gio Ponti

 

Né à Milan (Italie) en 1891 - Décédé en 1979
Architecte, designer industriel avant l'heure, auteur, enseignant, Gio Ponti a mené durant plus de cinquante années une carrière unique par sa diversité, participant de manière active au renouveau du design italien d'après-guerre.

Diplômé en 1921 de l'Ecole Polytechnique de Milan, il débute son activité d'architecte au sein de l'agence d'Emilio Lancia et Mino Fiocchi. Directeur artistique de 1923 à 1930 pour Richard Ginori, fabricant de céramiques, il adapte l'ensemble des créations de l'entreprise à la production en série et conçoit des pièces néoclassiques couronnées d'un grand prix à l'Exposition Internationale des Arts décoratifs de Paris en 1925. La même année, il est nommé directeur de la deuxième Biennale de Monza en Italie, responsabilité qu'il conservera jusqu'à sa mort en 1979. Grâce à son implication, la Biennale connaît un formidable développement : déplacée à Milan en 1933, rebaptisée Triennale d'art et d'architecture moderne, elle devient un lieu privilégié d'observation de l'innovation au niveau international.

En 1928, il lance Domus, revue d'architecture aujourd'hui encore publiée qu'il dirige jusqu'en 1979 et dont il fait une référence internationale. Créée à l'origine pour promouvoir les idées du Novecento*, répercutant et encourageant après la guerre les projets modernistes, Domus joue un rôle important dans l'évolution du design et de l'architecture italiens et internationaux. Ponti y fait découvrir le travail de Charles Eames ou celui du décorateur Piero Fornasetti, avec qui il réalise de nombreux projets.

En 1930, il crée pour Fontana des meubles et des luminaires et devient, en 1933, directeur artistique de la filiale Fontana Arte pour qui il conçoit une lampe cylindrique cernée de disques de cristal et de miroirs. Enseignant de 1936 à 1961 à l'Ecole Polytechnique de Milan, il forme plusieurs générations de designers. Jusqu'en 1945, associé aux ingénieurs Antonio Fornaroli et Eugenio Soncini, il réalise de nombreux projets architecturaux : l'Ecole de mathématiques de l'Université de Rome (1934), le premier immeuble pour Montecatini (1936), les ensembles d'appartements "Domuses" à Milan (1931-36). De 1946 à 1950, il conçoit pour Venini des bouteilles, des verres, des lustres, dont un chandelier multicolore en verre de Murano.

En 1948, il réalise la célèbre machine à expresso la Pavoni dont les cylindres chromés évoquent l'univers industriel. Exportée dans le monde entier, elle devient, pour les adolescents qui fréquentent les cafés, le symbole de la "dolce vita". Les années cinquante sont les plus prolifiques de sa carrière : avec Piero Fornasetti, il crée du mobilier, des aménagements intérieurs néoclassiques. Au même moment, Idéal Standard lui confie la conception d'une gamme de sanitaires. Sa salle de bains "série B", éditée en 1953, offre une ligne sobre et fonctionnelle, à l'opposée du style néoclassique. Dès 1955, la chaise Superleggera conçue pour Cassina, toujours en production aujourd'hui, entre dans toutes les salles à manger d'Italie : fabriquée en frêne, inspirée du mobilier traditionnel des pêcheurs de Chiavaria, village d'origine de Ponti, son design à la fois classique et ultra moderne ainsi que son poids-plume (1,7 kg) lui ont valu le Compasso d'Oro de 1957, prestigieux prix que Ponti a d'ailleurs contribué à créer. On retrouve cette association de tradition et de modernité dans la célèbre Tour Pirelli de Milan (127 m de haut), conçue en 1955 avec l'ingénieur Pier Luigi Nervi.

Dans les années 1960 et 1970, Ponti crée les façades "en dentelle" de la cathédrale de Taranto (1970) et de la chapelle de l'hôpital de San-Carlo à Milan (1967). En collaboration avec les fabricants de céramique, dont Pozzi et d'Agostino, il mène des expérimentations sur les revêtements et réalise les façades du musée d'art de Denver (1971) et celle du magasin Shui-Hing de Singapour (1978).

PIRELLONE, 1967

Lumière diffuse et indirecte. Monture en laiton nickelé satiné. Diffuseurs en verre pressé et bombé.

0024, 1931

Disques en verre trempé transparent. Diffuseur cylindrique en verre mat. Structure en laiton chromé.

T0024, 1932

Monture en métal chromé. Disques en verre trempé transparent. Diffuseur central en verre thermorésistant sablé.

PIRELLINA, 1967

Monture en laiton nickelé moulé. Diffuseur en verre pressé et bombé.

BILIA, 1931

Monture en métal nickelé brossé. Diffuseur en verre soufflé blanc satiné.

TAVOLINO, 1932

Table basse avec deux disques en verre float (15 mm). Structure en laiton nickelé et brossé.

FATO, 1969

Structure en tôle émaillée pliée et soudée blanche.

Avec ses écrans métalliques géométriques, ses jeux de lumière et d’ombre, de pleins et de vides enfermés dans un cadre carré, cette lampe de table ou applique se présente tel un objet lumineux multifonctions : lampe et vitrine évoquant une sculpture lumineuse dans le style typique des années 60.